Dans mes rêves fourbus je vois à les user
Les marbres blancs les trains les arbres les villages
Les rires les chansons les ombrées les feuillages
Et les émotions crues nées dans quelque musée
J'ai vu cent fois Lippi et croisé Michel-Ange
Dans des arcades lu D'Annunzio son Plaisir
Etendu les jambes de fatigue en désir
Dans mes rêves fourbus ainsi tout se mélange
Les chœurs enfants les champs dans des parcs infinis
Les carnets qu'on noircit lorsque le ciel est blanc
Les fontaines en pleurs les jours étincelants
Les rêves qu'on sait tus Amalfi Rimini
Les cyprès les langues les odeurs de café
Et la pâte levée à l'orée d'osterie
Des Vogues suffoquant dans le grand cendrier
Et les Signore sous leurs rêves décoiffés
Des enfants s'ébrouant sur des places carrées
Des vieillards l'air bougon des assiettes chantantes
Des tracts froissés de vent des soirées languissantes
Des nuits douces mortes dans un rêve amarré
Des parfums caressés de l'ailette du nez
Et des cris dans le bus des amis éloignés
Des silences de l'art par grandes empoignées
Et des rêves passés et des reflets fanés
Depuis les jours coulés dans cette langueur brève
On songe à chaque instant à chaque nuit à ces
Souvenirs italiens que l'on s'est entassés
Et qu'on ressort à chaque avide envie de rêve
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