La rhubarbe en tarte les poulets en broche
Et Haussmann se rappelle à nous en hautes pierres
Les accents ricochent sur les sous-bocks de bière
Les phrases empruntent variations en croche
Les sourires discrets certainement se cachent
Ailleurs qu'aux visages apprêtés et brillants
Au chic sans suranné aux yeux sémillants
Chacun est un radeau filant port sans attache
Les odeurs de parfum, les parfums poussiéreux :
Suis-je le seul à voir le charme rond d'en ville
Malgré l'autochtone tout en gestes nareux ?
Arrivé à Paris on trouverait servile
La déférence vive à l'Eiffel arrogante
De pouvoir être idiote en étant élégante
vendredi 20 décembre 2013
mercredi 11 décembre 2013
Neige.
Ce poème ne saurait être réaliste aujourd'hui
quand le thermomètre affiche fièrement deux chiffres
La neige a du beau dans ses couleurs
Dans l'éclat de son charme au matin
Lorsque même l'écorce châtain
Sait l'obscur encore et ses douleurs
Et alors des millions de myriades
De cristaux d'étoiles chues du ciel
De briller du sol ou torrentielles
Sont auprès nous lascives naïades
Givrées de mille feux ici bas
Elles étaient belles calmes vives
Sans lieu où aller elles ravivent
Mon cœur sitôt langui des débats
Des flocons de neige frissonnant
J'invitais ces pauvrets sous mon toit
Près le feu plutôt qu'orée du bois
L'un me suivit puis deux tâtonnant
Puis ce sont tous les fils de Chioné
Qui me suivent mais sitôt la porte
Franchie je ne sais qui les emporte
Mais au feu ces flocons s'éloignaient
samedi 7 décembre 2013
L'Examen à minuit
" Je n'ai pas très envie de rentrer dans la vie, Paris me fait peur.
Vous me trouvez lâche ? "
On ne hume plus l'air en sortant des églises
On ne voit plus grandir la grande inspiration
En regardant courir les couples en passion
On ne sent plus les rues en riant de la brise
Puis on ne compte plus les mois qu'on a passés
A frotter les pavés des pieds s'en ébaubir
Ainsi que du Pontife et ses millions de sbires
Puis on voit l'Eternelle comme une trépassée
Sans la réelle envie d'en cueillir le parfum
D'en aimer la présence aux levers de la lune
On penserait alors qu'au soleil des lagunes
On trouverait dormant l'ivre bonheur sans fin
Et lorsqu'on rêve ainsi aux chanteurs lendemains
C'est que sonne minuit aux journées d'examen
vendredi 6 décembre 2013
Les Amants du Pincio
"Tu verras: la vie est un conte de fées, les amants sont immortels"
Sans que je sache en fait à qui appartenaient
Les baisers aperçus d'eux à califourchons
Etaient-ils deux amants errant sans baluchons
Arrêtés un instant au fossé de genêts
Avait-elle trouvé une mère invective
Dedans le vestibule aux odeurs de dimanche
Les avants-bras couverts d'huile et de garde-manches
A la grande entrevue la première et hâtive
Sans que je sache en fait si même en leurs bottines
Ils exhalaient l'amour ainsi qu'en un regard
Hélas un au revoir les délaissait hagards
Lui roulant du Pincio à la porte Argentine
Elle marchant altière aux lèvres la chanson
La chanson philistine au banquet de Samson
(crédits photos: Ferdinando Scianna, Agence photos Magnum)
jeudi 5 décembre 2013
Jeune chanson du vieux temps
Libre pastiche postiche de Victor Hugo
Je ne songeais pas à Rome,
Rome un jour vint avec moi,
Nous parlions de quelqu'arôme,
Mais je ne sais plus de quoi.
J'étais froid comme les marbres,
Qu'on voyait à pas distraits,
Je passais dans les vie, les arbres
Son œil semblait dire: " Après ? "
Et l'automne offrait ses larmes,
La rue mille bouffées d'air ;
J'allais, j'écoutais les carmes,
Et Rome les millénaires.
Moi, vingt ans, et sans maelström,
Elle, trop; ses toits brillaient.
Les rossignols chantaient Rome
Et les merles me sifflaient.
Rome, droite sur ses ans,
Leva son beau bras tendu
Pour revoir César amant
Et les dîners étendus.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les restes de la crue,
Et la nature amoureuse
Dormait dans les quais les rues.
Rome défit sa sandale,
Et mit, d'un air ingénu,
Son destin dans le scandale
Je ne vis pas qu'elle chut.
Je ne savais que lui dire,
Je la suivais dans les rues,
La voyant parfois sourire
D'ainsi être parcourue.
Je ne vis qu'elle était belle
Qu'au Panthéon en détour.
« Soit ; n'y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j'y pense toujours.
Avent II
Et tout brille et clignote ainsi qu'en la tempête
Le feu nourri du phare aiguillant l'imprudent
Dans la nuit calme alors que mille cris stridents
Font crisser les voiles effroyables trompettes.
La toute ville éclaire en autant de lanternes
L'obscurité tranchant le jour décrépitant.
Ainsi le Romain dit " je suis maître du temps
Je vois se découvrir les sombres coins de terne ! "
Lumières enflammées enchaînant les cyprès,
Vous régnez sur la ville en Néron revenu
Souffler dans les branches tant et si bien si près
Qu'on croirait le Veau d'Or à Rome parvenu.
Voyez ces étoiles pourtant comme un hommage
Aux frères d'Orient parentèles des mages
Le feu nourri du phare aiguillant l'imprudent
Dans la nuit calme alors que mille cris stridents
Font crisser les voiles effroyables trompettes.
La toute ville éclaire en autant de lanternes
L'obscurité tranchant le jour décrépitant.
Ainsi le Romain dit " je suis maître du temps
Je vois se découvrir les sombres coins de terne ! "
Lumières enflammées enchaînant les cyprès,
Vous régnez sur la ville en Néron revenu
Souffler dans les branches tant et si bien si près
Qu'on croirait le Veau d'Or à Rome parvenu.
Voyez ces étoiles pourtant comme un hommage
Aux frères d'Orient parentèles des mages
mercredi 4 décembre 2013
Grands desseins grande vie
Les rêves contenus on songe à la leçon
Non aux mots évadés des bouches professeurs
A leur biguine écrite ainsi que des danseurs
Sur les feuilles d'un trait de plume de pinson
Et l'on préférera les desseins plus avant
Appris quand à l'enfance on va aux galeries
Des poésies contées et qu'on y voit ravi
Chasseurs, rois, flibustiers, belles au paravent
On a voulu longtemps des tours en berlingot
Des châteaux de cartes des palais rutilants
Des îles désertes de vair ou de lingot
Des terres survolées en nuées de milans
Puis nous voilà ainsi le collège à l'envi
Et je pense à ces mots grands desseins grande vie
Non aux mots évadés des bouches professeurs
A leur biguine écrite ainsi que des danseurs
Sur les feuilles d'un trait de plume de pinson
Et l'on préférera les desseins plus avant
Appris quand à l'enfance on va aux galeries
Des poésies contées et qu'on y voit ravi
Chasseurs, rois, flibustiers, belles au paravent
On a voulu longtemps des tours en berlingot
Des châteaux de cartes des palais rutilants
Des îles désertes de vair ou de lingot
Des terres survolées en nuées de milans
Puis nous voilà ainsi le collège à l'envi
Et je pense à ces mots grands desseins grande vie
(crédits photo : Wayne Miller)
mardi 3 décembre 2013
Humeurs III
Pourquoi diable Pie V aurait-il ordonné
A tout servant d'autel de parler de la sorte
Ainsi qu'une tornade en mots pieux les emporte ?
Parlez vite et c'est Dieu que vous abandonnez !
A tout servant d'autel de parler de la sorte
Ainsi qu'une tornade en mots pieux les emporte ?
Parlez vite et c'est Dieu que vous abandonnez !
lundi 2 décembre 2013
L'Aubergiste
" Il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie"
(Lc, 2, 8)
Qui frappe comme ça qui tambourine ainsi
Les gonds tanguent déjà ah si je les attrape
Je vous promets j'aurai la peau de ces satrapes
Qui verront de quel bois sec je me chauffe ici
Qui frappe comme ça qui me dérange ainsi
Cet homme aux traits tirés a les pieds poussiéreux
Certes je ne suis pas aubergiste véreux
Mais ce penaud n'a rien sinon du pain rassi
Qui frappe comme ça qui m’embarrasse ainsi
Lorsqu'on porte un enfant madame on ne voyage
Qu'est-ce donc que ce risque un fol enfantillage
Même moi sans enfant fatigue à l'âne assis
Qui frappe comme ça qui me perturbe ainsi
Mignonne au ventre rond que m'importent tes larmes
Tant qu'elles n'éveillent telles la nuit l'alarme
Mes clients endormis en le soir obscurci
Qui frappe comme ça qui m'incommode ainsi
Voilà un âne brait enfin faites-le taire
Je n'ai pour vous coucher pas même un coin de terre
Pas même un bout de pain vieilli passé durci
Qui frappe comme ça qui m'importune ainsi
Maintenant toi la mère et toi le charpentier
Mon hôtel est comblé de clients tout entier
Alors partez passez par delà le glacis
Qui frappe comme ça et qui m'encombre ainsi
Sont-ce des manières je n'ouvre pas ma porte
Si ce n'est sous les coups de la plus grande escorte
Ou pour laisser entrer sous mon toit le Messie
Avent I
Dans l'affreuse étable sans lune et sans lumière
Au sol s'éparpillaient les épis maculés
Entre poussière boue purin coagulés
Sans tulipe ni lys ni pensées ni bruyère
Là y hurlaient un âne et un bœuf laissés là
Dans le froid de l'hiver pauvres bêtes de somme
Vous beugliez trop bien aux oreilles d'un homme
Alors pour la nuit vous laissa le fellah
Il y avait aussi le bois qui y grinçait
Les chevilles cassées la mangeoire boiteuse
Les parois qui pleuraient et l'allure piteuse
Une pluie et du vent ici se déversaient
En arrivant Joseph t'es-tu dit Nous ferons
Naître l'Emmanuel en ce lieu laideron
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