Les mercredis sans soleil sont comme ces grands papillons
Dont un collecteur vole les envies de voler
Il épingle un bonheur et circonscrit ses rêves
Au lourd air éthéré d'une boîte vernie
mercredi 30 avril 2014
La Rhapsodie cambodgienne de Bourgault-Ducoudray
La Rhapsodie dansait sur ses airs cambodgiens
J'imaginais les toits des pagodes des temples
Les manches des femmes ces grands compas si amples
Qui s'appliquaient à faire un tracé chirurgien
Dans la panse de l'homme aux desseins de jasmin
Je voyais sous des ciels rosés aux draps de suie
Un gardien appliqué à ce que l'on s'essuie
Les pieds en arrivant dans le creux de tes mains
J'imaginais les toits des pagodes des temples
Les manches des femmes ces grands compas si amples
Qui s'appliquaient à faire un tracé chirurgien
Dans la panse de l'homme aux desseins de jasmin
Je voyais sous des ciels rosés aux draps de suie
Un gardien appliqué à ce que l'on s'essuie
Les pieds en arrivant dans le creux de tes mains
mercredi 23 avril 2014
Les Aubes bretonnes
" Mais j'entends déjà le jour que pétrit
Dans sa gorge la fauvette orphée
Dans le grand silence gris où mûrit l'aube."
Loran Gaspar, Patmos
Écoutez battre l'air oh le tocsin léger
Des bulles de savon escaladent les mètres
Elles se font nuage en amis mélangés
Et là-haut brillent mats libres heureux en maîtres
Sous la coupole blanche hé nous nous patientons
En caressant des doigts l'air précieux au toucher
Les bulles au sommet voient dix mille santons
Qui se plaignent d'elles et veulent se coucher
Sous des frimas plus doux des rêveries diaphanes
Et on rêve étalé de la musique sèche
Lisant Eliade Djian Marot Aristophane
Des stratus bataves embrassent l'herbe rêche
Mais non les alentours gardent leur nappe blanche
Saturés de coton de nos rêves de bleu
Des vœux de voir la haute écume en l'air qui flanche
La mousse épaisse même éructe en pleurs sableux
Zone de turbulences
Le solstice au couchant nous enferme la nuit
Et des faneaux épars brûlent déjà d'en bas
J'ai mis si peu de rêve au fond de mon cabas
Je ne vois que des rues non des feux dans la suie
Et dans l'enfer mauve des réacteurs fidèles
Les Manches de Friedrich reflètent en mourant
Les ultimes rayons qui s'en vont parcourant
D'autres sables de cœur où luit l'astre rondelle
Esquinte mes soupçons ah race des poètes
Des muses bengalies me susurrent tout bas
Mille vers incompris sur l'air la pluie l'ébat
Sur le vol aplani d'une grande alouette
Aux rythmes matraqués de l'avion en reflux
Je veux renaître en mai et être le printemps
Et revoir les buissons de cierges les étangs
Dans la terre éteinte et voir ses dunes joufflues
Et des faneaux épars brûlent déjà d'en bas
J'ai mis si peu de rêve au fond de mon cabas
Je ne vois que des rues non des feux dans la suie
Et dans l'enfer mauve des réacteurs fidèles
Les Manches de Friedrich reflètent en mourant
Les ultimes rayons qui s'en vont parcourant
D'autres sables de cœur où luit l'astre rondelle
Esquinte mes soupçons ah race des poètes
Des muses bengalies me susurrent tout bas
Mille vers incompris sur l'air la pluie l'ébat
Sur le vol aplani d'une grande alouette
Aux rythmes matraqués de l'avion en reflux
Je veux renaître en mai et être le printemps
Et revoir les buissons de cierges les étangs
Dans la terre éteinte et voir ses dunes joufflues
lundi 21 avril 2014
Aux champs
Dans le jardin on joue le soleil en berceuse
Le ballon démêloir entrouvre les branchages
Par où la crinière léonine à l'herbage
Joue avec les heures son rôle de hercheuse
Les oiseaux à l'étal en scène sur leurs branches
Pointillent l'air d'un chant soprano et joyeux
Le ciel en nuages se drape des soyeux
Cirrostratus au loin parsemé d'ailes blanches
Tout est clair et s'éteint et sans oscillations
Les inflorescences les graines de beauté
Semées des arbres là de leur pollen ôté
Jettent à l'infini leurs ramifications
Et leur dessin jauni à l'autrefois solaire
Se grise et puis se mêle aux tiges du jardin
Puis le soleil l'oublie à l'obscur incertain
Alors on sent la nuit jaillir du jour en l'air
Le ballon démêloir entrouvre les branchages
Par où la crinière léonine à l'herbage
Joue avec les heures son rôle de hercheuse
Les oiseaux à l'étal en scène sur leurs branches
Pointillent l'air d'un chant soprano et joyeux
Le ciel en nuages se drape des soyeux
Cirrostratus au loin parsemé d'ailes blanches
Tout est clair et s'éteint et sans oscillations
Les inflorescences les graines de beauté
Semées des arbres là de leur pollen ôté
Jettent à l'infini leurs ramifications
Et leur dessin jauni à l'autrefois solaire
Se grise et puis se mêle aux tiges du jardin
Puis le soleil l'oublie à l'obscur incertain
Alors on sent la nuit jaillir du jour en l'air
Domnin pêcheur
Le jusant débutait au loin des mareyeuses
Salopettes jaunes verdies d'algues humides
S'épiaient dans le sommeil d'une plage languide
Le soleil dédoublait ses jets sur des baigneuses
Humant pêle-mêle l'essence les essences
Les fumées de pipe l'exhalaison perdue
Des barbes à papa et le goudron fondu
Il a le médiastin des grandes renaissances
Alors dans les chaleurs ambrées de fin de jour
La capitainerie toute plongée d'orange
Il n'aurait pas voulu qu'un murmure dérange
Ses lancers d'horizon à l'horizon toujours
Dépité d'être las l'âme en peine un dernier
Lancer déciderait de son retour déçu
Puis à son hameçon elle tirait dessus
La seiche avant les cinq autres seiches gagnées
Salopettes jaunes verdies d'algues humides
S'épiaient dans le sommeil d'une plage languide
Le soleil dédoublait ses jets sur des baigneuses
Humant pêle-mêle l'essence les essences
Les fumées de pipe l'exhalaison perdue
Des barbes à papa et le goudron fondu
Il a le médiastin des grandes renaissances
Alors dans les chaleurs ambrées de fin de jour
La capitainerie toute plongée d'orange
Il n'aurait pas voulu qu'un murmure dérange
Ses lancers d'horizon à l'horizon toujours
Dépité d'être las l'âme en peine un dernier
Lancer déciderait de son retour déçu
Puis à son hameçon elle tirait dessus
La seiche avant les cinq autres seiches gagnées
dimanche 20 avril 2014
Sur les dunes en tempête
Les gourbets retenaient pauvres dunes de sable
Par chaque graminée les bouts de littoral
Qui chantaient dans l'oyat leur existence râle
Et tout séchait au vent des ondes périssables
Un pas suivi de l'autre et l'œuvre de chacun
Aplanissaient ici les monts de mordorure
Des cascades paillées s'écoulaient en dorure
Et s'écrasaient au pied des palées durs écrins
Les pavots allongés les tamaris courbés
Étaient tout embrassés de l'envol de ces grains
Et dansaient dans l'enfer des nuées que l'on craint
Sans s'en déraciner les scories retombées
Roulantes billes d'or d'ocre aux airs améthyste
Elles s'enthousiasmaient d'helicoïdes beiges
Elles sont à l'été ses tempêtes de neige
Chantant du haut de la dune leur acathyste
Âmes lézards enfants et vous qu'on ensorcelle
De nos sifflements mats nos tourbillons dansés
Craignez qu'un jour aussi aux heures avancées
Vos os poudroyés huent les embrassées de sel
Par chaque graminée les bouts de littoral
Qui chantaient dans l'oyat leur existence râle
Et tout séchait au vent des ondes périssables
Un pas suivi de l'autre et l'œuvre de chacun
Aplanissaient ici les monts de mordorure
Des cascades paillées s'écoulaient en dorure
Et s'écrasaient au pied des palées durs écrins
Les pavots allongés les tamaris courbés
Étaient tout embrassés de l'envol de ces grains
Et dansaient dans l'enfer des nuées que l'on craint
Sans s'en déraciner les scories retombées
Roulantes billes d'or d'ocre aux airs améthyste
Elles s'enthousiasmaient d'helicoïdes beiges
Elles sont à l'été ses tempêtes de neige
Chantant du haut de la dune leur acathyste
Âmes lézards enfants et vous qu'on ensorcelle
De nos sifflements mats nos tourbillons dansés
Craignez qu'un jour aussi aux heures avancées
Vos os poudroyés huent les embrassées de sel
samedi 19 avril 2014
La Plage agitée
Au Croisic
La mer jetait ses do basses tonitruantes
Ses contre-uts qui grondaient dans les odeurs de sel
Étourdissaient la vague et les cailloux crécelles
Crissaient en s'ébattant dans les gouttes gluantes
Le vert de l'eau crasseuse et le blanc des écumes
Athlètes se hissaient vers le bleu d'arrogance
Où voletaient cupide au-dessus des fragrances
Un goéland chasseur aux deux yeux qui s'allument
Dans l'eau entre les eaux là sous la grande flaque
S'en étaient agité des nageoires ventrales
Et l'oiseau fugitif furtif brisa la laque
Et puis il remonta à son berceau mistral
Pour revoir y briller quelques menus poissons
Et savourer heureux ses talents d'échanson
mardi 15 avril 2014
L'Altesse en autobus.
Ouf j'avais attrapé l'autobus de justesse
On y sentait la bière et les bouquets fanés
On y voyait des vieux assis à l'air vanné
Moi je voyais seulement votre Altesse
Une canette était tombée et d'où j'exhale
Une amoureuse et ses fleurs la voilà la cause
Un murmure en apnée parlait d'autres de choses
Et vous qui êtes-vous aux allures royales
Dans les amples odeurs dans les sons et les voix
Vous aviez vos airs hauts le dégoût d'exception
Princesse de Saba et reine de Sion
Gardiez deux places vous et le chien coi
N'en déplaise sans doute à la nature haute
Que votre parenté vous légua de notable
Dans l'autobus bondé le chien peu agréable
Allait se découvrir fier astronaute
Vous regardiez sans voir les regards aux mots tus
Une enfin se décide au bout de tant d'arrêts
S’assoie vous importune et vous fait remiser
Sacs chien ego voilà tout rabattu
Sans gêne hautaine et fière en l'horrible autobus
Chanceuse qu'une siée au bout de tant d'arrêts
Qu'un de plus et de vous qu'aurait-on retrouvée
Votre chien rongeant votre cubitus
On y sentait la bière et les bouquets fanés
On y voyait des vieux assis à l'air vanné
Moi je voyais seulement votre Altesse
Une canette était tombée et d'où j'exhale
Une amoureuse et ses fleurs la voilà la cause
Un murmure en apnée parlait d'autres de choses
Et vous qui êtes-vous aux allures royales
Dans les amples odeurs dans les sons et les voix
Vous aviez vos airs hauts le dégoût d'exception
Princesse de Saba et reine de Sion
Gardiez deux places vous et le chien coi
N'en déplaise sans doute à la nature haute
Que votre parenté vous légua de notable
Dans l'autobus bondé le chien peu agréable
Allait se découvrir fier astronaute
Vous regardiez sans voir les regards aux mots tus
Une enfin se décide au bout de tant d'arrêts
S’assoie vous importune et vous fait remiser
Sacs chien ego voilà tout rabattu
Sans gêne hautaine et fière en l'horrible autobus
Chanceuse qu'une siée au bout de tant d'arrêts
Qu'un de plus et de vous qu'aurait-on retrouvée
Votre chien rongeant votre cubitus
samedi 12 avril 2014
Lorand Gaspar
" Genêts, oxalis, acacias,
Vers quoi creusent en nous
Ces jaunes si vivaces ?
Dieu comme l'air est doux au toucher "
Lorand Gaspar, Patmos
Sans doute qu'en vers libre à dessiner les jours
Comme ce qu'ils nous sont non comme on les replie
Pour les contraindre en rime ô la grande ordalie
On se ferait poète aux lauriers de toujours
Sans doute la technique acquise d'aventures
Doit laisser l'horizon se découvrir chanteur
Et me laisser poète applaudir enchanteur
Le ciel qui en éclairs nous montre ses ratures
Sans doute et tant et plus aux mots du grand Gaspar
Nous sommes si petits qu'à l'ombre du poète
On ne pourrait dormir ainsi qu'anachorète
L'un fait naître le doute à l'âme sans rempart
Sans doute sans ses mots sans la caresse tendre
Que le vent lui offrait sans les cieux qui s'ébattent
Sans les larmes versées les frênes qui s'abattent
On tracerait des vers sans même les attendre
Mais contemplons plutôt veux-tu ?
samedi 5 avril 2014
Jeux d'éclat raies
"J'épie le frôlement, les cris, qui saluent le jeune printemps d'avril. Mon cœur s'agite."
Alexandre Neverov, Je veux vivre
Vingt mille soupirs une rose
J'avais ça à ma boutonnière
Les joies en l'air et l'air morose
Et les mains dans les bonbonnières
Les soupçons d'eau qui s'évaporent
Deux cent mille chaussées trouées
Aux bus on joue du sémaphore
Un passe haï deux sont loués
Et dans les miroirs en portières
Marchaient par éclat aveuglant
Deux millions de rayons fiers
De vitre en vitre ah ce pas lent
Ils avaient le rythme apaisé
Qu'emprunte une rose à grandir
Combien étaient-ils reposés
Vingt millions à resplendir
jeudi 3 avril 2014
Laetare Jerusalem
" Les "Profundis" des Espérances"
Louis-Ferdinand Céline, Mort à Crédit
Et l'antependium s'était enduit de rose
Lorsque le Laetare s'était jeté à nos
Oreilles par les voix claires des sopranos
Ah le chant élevé la pandémie virose
Les ors les marbres les cierges tous les encens
Qui brûlaient vivement dedans la cassolette
L'argent sculpté écrin de ses bouts de squelettes
Donnaient un calme au beau sublime assourdissant
Tout se portait si haut - moi-même me sentais
Parmi les cent bouffées qui se tenaient si nobles -
Nous suivions suspendues poussières sans escoble
Le chœur haleur affable entonnant son motet
Et quand en jaillissant sous le dais et dehors
Dans les miasmes profonds et les effluves pieuses
Nous vivions heureux la minute impérieuse
Je vis sous deux pavés renaître un bouton d'or
mercredi 2 avril 2014
Les mots recouvrés
Lorsque la terre aura recouvert tous nos mots
Et qu'elle dansera sur de nouveaux rosiers
De nos pages rongées renaîtra de l'osier
Et des miettes d'écrits nourriront le rameau
Alors personne ne se souviendra des vers
Mais l'enfant chantera ah qu'il est doux le temps
Il fera sa cabane avec les vers d'antan
Il nous ficellera d'avec le frêne vert
Contemplant du dessus son ingéniosité
Peut-être nous ferons pleuvoir de tout sur lui
Bonheur et poésie poésie probité
Et comme nous voilà qu'il verra dans la nuit
Des graffitis d'amour que le fleuve couvrait
Se disant demain mes mots seront de l'ivraie
Et qu'elle dansera sur de nouveaux rosiers
De nos pages rongées renaîtra de l'osier
Et des miettes d'écrits nourriront le rameau
Alors personne ne se souviendra des vers
Mais l'enfant chantera ah qu'il est doux le temps
Il fera sa cabane avec les vers d'antan
Il nous ficellera d'avec le frêne vert
Contemplant du dessus son ingéniosité
Peut-être nous ferons pleuvoir de tout sur lui
Bonheur et poésie poésie probité
Et comme nous voilà qu'il verra dans la nuit
Des graffitis d'amour que le fleuve couvrait
Se disant demain mes mots seront de l'ivraie
mardi 1 avril 2014
Avril !
" Il soufflait de nouvelles brises, des odeurs douces et charmeuses. Les jonquilles, les pâquerettes tremblotaient dans toutes les prairies... Le ciel est remonté chez lui, il gardait ses nuages comme tout le monde."
Louis-Ferdinand Céline, Mort à Crédit
Se perdre de soleil aux jardins de la LUISS
Voilà le vrai bonheur et parler aux amies
Parier sur le temps vingt-et-huit et demi
Nous voulons qu'un soleil maintenant nous enfouisse
Les couleurs primaires recouvrent nos dessins
Une peau se rougit aurons-nous mal au soir
Mais la question seule est s'allonger ou s'asseoir
Nous penserons demain à voir le médecin
Hélios cependant s'égoutte plus discret
Et nous nous échauffons de quitter l'herbe enfin
Chaque an a son hiver nul été n'est sans fin
Les feuilles de travers retiennent mais les raies
Nous hèlent d'un sursaut nous nous nous enfuyons
A demain sûrement buissons amies sillons
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