mardi 1 octobre 2013

L'Epitaphe


Je ne sais pas qui est Jean-Marie Augustin
Doulcet mais à Saint-Louis cette belle épitaphe
Reçoit chaque matin un chiffon sacristain
Qui la frotte bien plus que quelque cénotaphe

Cette plaque a le charme élégant et bourgeois
De cette noblesse sans envie ni secret
Sans pouvoir ni génie, sans émotion ni joie
Si ce n'est dans le marbre et l'éloge discret

A son enterrement sans doute entendaient-ils
Ses  amis sa famille assis en dignité
Des discours sans vie, creux, sans formule ni style
Avec l'air emprunté feignant l'assiduité

A moins que cette épouse à genoux et pleurant
Aimait sincèrement Jean-Marie Augustin
Dans des cris déchirants, pénétrée, implorant
Cent-mille chérubins d'inverser le destin

Et malgré sa mantille on voit si bien couler
Les larmes sur ses joues et le rouge aux pommettes
Que " c'est en février déjà les giboulées "
 Se rit un invité - alors je guillemette.

Ou bien ce bon monsieur n'était finalement
Rien de ce que je lis mais bien plutôt était
Un bien mauvais mari autant qu'un piètre amant
Bête laid en hiver, suant sot en été

J'inventais son histoire un sourire à mes lèvres
J'aurais pu inventer sa vie et puis sa mort
Bandits de grand chemin, un cancer de la plèvre,
Cette épitaphe en moi causa un grand trémor

Qui donc sur cette Terre a un pareil hommage,
Des amis avenants, les soins de cette église
Et sa réputation figée dans cette image ?
Hum un certain Doulcet, à l'épitaphe exquise





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