mardi 29 octobre 2013

De l'art catéchumène


Doria Pamphilj, retenez bien ces noms
Et videz votre esprit pour l'en remplir de ça :
Doria Pamphilj, voilà donc le chaînon
Entre le Mont Olympe et la Terre en-deçà.

Dans tout Rome il n'y a de palais aussi fin,
Sans lourdeur rococo ou vacuité antique :
Il n'est besoin ici de mille séraphins
Pour peindre quelque saint en quelque air béatique.

L'art se complaît si bien dans la noble famille
Qu'il y a invité le Beau, le Grand, la Grâce
Voyez-les tous ensemble en ces murs ils fourmillent
Y repoussant le laid par d'épiques pancraces. 

Ami, passe du temps et contemple chacun
Des tableaux du palais, uses-en les parquets,
Imagine Innocent X en ce baldaquin
Et les livrées vert sombre habillant les laquais,

Rêve-toi régisseur de cette collection
Effrayé par ce pape et son air impérieux,
En contemplant Lippi et son Annonciation
Ou Jan Brueghel peignant un Eden luxurieux.

On aurait vite fait de se voir châtelain
Servant contemplatif la famille romaine
A garder les toiles, à veiller le vélin
Car ici l'on se sent de l'art catéchumène.



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