Un coquelicot perce un toit touffu de blé
C'est une cheminée sur ces tuiles en gerbe
Que poursuivront demain les grandes brassées d'herbe
Vois sous ce toit déjà les chardons attablés
Une maison de pierre attendait un soleil
A l'ombre portée d'un de ces arbres lancés
Tilleuls hauts chênes verts refuges des pensées
Et là baguenaudaient sur un vent des abeilles
Tout se mettait à nu touselle grains d'avoine
Dans la pudeur fragile en un instant discret
J'étais là prenant part à ce ballet secret
Humant les foins épris les caresses pivoines
Tous étaient silencieux graines épis pétales
Seuls dans l'éveil heureux des aubes végétales
samedi 31 mai 2014
Dans le cœur des chemins tout tracés
Nous descendons les flancs des collines assises
Leur pente nous caresse et tout est si vivant
Sous les ombrages verts nous sommes les seuls vents
Poussant de chaque pas les pousses de cerise
Les rails bringuebalent les âmes jusqu'à ce
Que Florence nous noie de rayons indicibles
Au retour tout reprend ces bruits imperceptibles
Ce rythme dans nos pas et ces recoins mousseux
Les clairières la boue tout s'y offre aux rayons
Les délices pentus sont des flancs droits et drus
Et nous levons le pied pour enjamber les rus
Nous essoufflant heureux de passer un sillon
Quand montés sur la vigne en contemplant épris
La belle Création aux traits encollinés
Nous regardions cois Son œuvre terminée
Nous chantions grâce à Dieu sans un bruit sans un cri
Et rien n'avait bougé ni les monts ni les crêtes
Ni les vignes fleuries ni les quelques villas
Ni le jasmin ni les pins grandis ça et là
Ni le vent de Toscane aux souffles qu'on n'arrête
Tout était transformé pourtant un vernis rose
Avait empli le ciel un nuage en gonflait
Et son coton tout blanc se dorait s'en enflait
La stratosphère ivre montrait sa couperose
Dans ce vitrail violet couleur de manganèse
Aux reflets orangés pastels roses et pâles
Chaque coteau brillait d'un mat au fond d'opale
Nous rêvions si bien dans cette neuve Genèse
Au loin sonnait la cloche un cor tut sa diction
Tu me dis Allons-y et croisant les sarments
Chacun taisait en son cœur les mots du serment
De revenir demain revoir la Création
Leur pente nous caresse et tout est si vivant
Sous les ombrages verts nous sommes les seuls vents
Poussant de chaque pas les pousses de cerise
Les rails bringuebalent les âmes jusqu'à ce
Que Florence nous noie de rayons indicibles
Au retour tout reprend ces bruits imperceptibles
Ce rythme dans nos pas et ces recoins mousseux
Les clairières la boue tout s'y offre aux rayons
Les délices pentus sont des flancs droits et drus
Et nous levons le pied pour enjamber les rus
Nous essoufflant heureux de passer un sillon
Quand montés sur la vigne en contemplant épris
La belle Création aux traits encollinés
Nous regardions cois Son œuvre terminée
Nous chantions grâce à Dieu sans un bruit sans un cri
Et rien n'avait bougé ni les monts ni les crêtes
Ni les vignes fleuries ni les quelques villas
Ni le jasmin ni les pins grandis ça et là
Ni le vent de Toscane aux souffles qu'on n'arrête
Tout était transformé pourtant un vernis rose
Avait empli le ciel un nuage en gonflait
Et son coton tout blanc se dorait s'en enflait
La stratosphère ivre montrait sa couperose
Dans ce vitrail violet couleur de manganèse
Aux reflets orangés pastels roses et pâles
Chaque coteau brillait d'un mat au fond d'opale
Nous rêvions si bien dans cette neuve Genèse
Au loin sonnait la cloche un cor tut sa diction
Tu me dis Allons-y et croisant les sarments
Chacun taisait en son cœur les mots du serment
De revenir demain revoir la Création
mardi 20 mai 2014
A Villa Farnesina
La ville palimpseste aux coupoles toupies
Qui tendent vers le bleu de l'océan d'en haut
A l'air éthéré lourd d'étés rouges quand aux
Secondes de zénith les rues sont accroupies
De vagues nuages sont charriés d'un bout à
L'autre de la Cité qui se noie de soleil
Et s'enivre Narcisse à ses propres merveilles
Hommes coins d'ombre jets dans les jardins Pietà
Un Génois sans égards conterait en chanson
Les futas séchant sur des loggias lascives
Elles-mêmes boivent du soleil aux coursives
Et s'éprennent des vins qu'y verse l'échanson
Ami le beau nous sert des fresques ses parfums
Tout entête ici-bas à si haut s'élever
Nous dormirons demain quand l'astre soulevé
Nous lèvera quand le jour prendra sa parfin
Qui tendent vers le bleu de l'océan d'en haut
A l'air éthéré lourd d'étés rouges quand aux
Secondes de zénith les rues sont accroupies
De vagues nuages sont charriés d'un bout à
L'autre de la Cité qui se noie de soleil
Et s'enivre Narcisse à ses propres merveilles
Hommes coins d'ombre jets dans les jardins Pietà
Un Génois sans égards conterait en chanson
Les futas séchant sur des loggias lascives
Elles-mêmes boivent du soleil aux coursives
Et s'éprennent des vins qu'y verse l'échanson
Ami le beau nous sert des fresques ses parfums
Tout entête ici-bas à si haut s'élever
Nous dormirons demain quand l'astre soulevé
Nous lèvera quand le jour prendra sa parfin
vendredi 16 mai 2014
Humeurs VIII
Et tout papillonnait ainsi qu'une âme morte
Se trouve nez-à-nez à Saint Pierre et l'escorte
Et tout se réveillait d'endormi de sacré
L'amour ensommeillé s'embellissait nacré
Se trouve nez-à-nez à Saint Pierre et l'escorte
Et tout se réveillait d'endormi de sacré
L'amour ensommeillé s'embellissait nacré
jeudi 15 mai 2014
Tant que subsistera le Soleil
L'amer et vigoureux océan de principe
A disputé hier à cent martins-pêcheurs
L'eau claire abandonnée à l'ombre du bêcheur
Mort avant de lécher la gourde ronde lippe
A chaque rebuffade à chaque assaut perdu
Chacun s'éteignait de battre l'air d'une goutte
Le sable s'en nourrit le désert en dégoûte
Sous le cagnard-enfer des vautours assidus
Les squelettes dodues se sont désintégrés
Au soleil d'équateur et son zénith affreux
Les cormorans ont le bec fendu des heureux
Les plumes secourues d'une teinte de grès
Sans avoir eu le temps - la clepsydre trouée -
De regarder du cœur les rayons du bourreau
L'eau leur avait manqué l'un recevait au trot
Les tatouages du ciel et sa peau s'en rouait
La chaleur dessinait d'un couteau gouache sable
Les orfèvres lézards leur or était fondu
Il sculptaient d'un tibia le visage perdu
D'oliveraies froides sous leurs cieux mal-aimables
A disputé hier à cent martins-pêcheurs
L'eau claire abandonnée à l'ombre du bêcheur
Mort avant de lécher la gourde ronde lippe
A chaque rebuffade à chaque assaut perdu
Chacun s'éteignait de battre l'air d'une goutte
Le sable s'en nourrit le désert en dégoûte
Sous le cagnard-enfer des vautours assidus
Les squelettes dodues se sont désintégrés
Au soleil d'équateur et son zénith affreux
Les cormorans ont le bec fendu des heureux
Les plumes secourues d'une teinte de grès
Sans avoir eu le temps - la clepsydre trouée -
De regarder du cœur les rayons du bourreau
L'eau leur avait manqué l'un recevait au trot
Les tatouages du ciel et sa peau s'en rouait
La chaleur dessinait d'un couteau gouache sable
Les orfèvres lézards leur or était fondu
Il sculptaient d'un tibia le visage perdu
D'oliveraies froides sous leurs cieux mal-aimables
(Crédits photo : Pierre Jakubowicz)
lundi 12 mai 2014
Fleurs aventines
Serpentins déroulés sur des pavés sauteurs
Les chemins s'élevaient au réveil des collines
Des couples s'embrassaient de roses d'aubépines
Paraît-il les jardins fleurissent en hauteur
Le terreau recrachait de gros noyaux en fleurs
Que les Romains cueillaient flâneurs ensoleillés
Les pétales roulées soufflaient en réveillaient
Les cent exhalaisons des cent tiges en pleurs
Et tout était si haut les chemins les odeurs
Les rayons d'Aventin les mirages romains
Chacun pensait le jour comme cent lendemains
L'astre arrêté gardait un air baguenaudeur
Tout était immobile en se jetant en l'air
La nuit suspendue se baissait pour mieux voir
Les bouquets recouverts d'ocre de ciel d'ivoire
Puis le jardin ferma et ses roses lanlère
Les chemins s'élevaient au réveil des collines
Des couples s'embrassaient de roses d'aubépines
Paraît-il les jardins fleurissent en hauteur
Le terreau recrachait de gros noyaux en fleurs
Que les Romains cueillaient flâneurs ensoleillés
Les pétales roulées soufflaient en réveillaient
Les cent exhalaisons des cent tiges en pleurs
Et tout était si haut les chemins les odeurs
Les rayons d'Aventin les mirages romains
Chacun pensait le jour comme cent lendemains
L'astre arrêté gardait un air baguenaudeur
Tout était immobile en se jetant en l'air
La nuit suspendue se baissait pour mieux voir
Les bouquets recouverts d'ocre de ciel d'ivoire
Puis le jardin ferma et ses roses lanlère
(Crédit photo : Pierre Jakubowicz, que je remercie pour être venu ce week-end me voir)
jeudi 8 mai 2014
Non licet omnibus adire Romam
Prenons la Macédoine Alexandrie Capoue
Dans leurs algues cheveux nous chercherons nos poux
Et nous installerons au large de Capri
Nos vagues d'Atlantique et ses marins épris
Au cœur de Tivoli des princesses Juliae
Du pain azyme des mezzés dans nos celliers
Des toges évidées de la cuisine grasse
Des Hébreux des Germains Bretons de toute race
Une lubie des cieux à l'envers de nos cieux
Des chars des glaives des épées à leurs essieux
Nous regarderont faire en leurs podiums jaloux
Nous viderons goulus l'aqueduc d'un glouglou
Dans leurs algues cheveux nous chercherons nos poux
Et nous installerons au large de Capri
Nos vagues d'Atlantique et ses marins épris
Au cœur de Tivoli des princesses Juliae
Du pain azyme des mezzés dans nos celliers
Des toges évidées de la cuisine grasse
Des Hébreux des Germains Bretons de toute race
Une lubie des cieux à l'envers de nos cieux
Des chars des glaives des épées à leurs essieux
Nous regarderont faire en leurs podiums jaloux
Nous viderons goulus l'aqueduc d'un glouglou
La Mémoire en fleurs
Le grand dideau des mois qui barre la rivière
A tout emprisonné les mots les jours passés
Et le pêcheur des ans en a pris bien assez
Pour abandonner là la grande combrière
En regardant le ciel bleu à l'accoutumée
On se dit qu'y arrive un de ces deux solstices
Après la floraison des amies myosotis
Je ne vivrai pas deux étés à les humer
Août est si loin quand juin son cadet est si proche
Un avion souvenir portait mes premiers pas
L'autre le fera dans les ne-m'oubliez-pas
Des dernières foulées dans les asters en troche
A la mémoire en fleurs je me rappellerai
Les brassées rassemblées de pensées dans un parc
Les roses fleuries sur les chasubles éparques
Les trains déchirant la Toscane oliveraie
A tout emprisonné les mots les jours passés
Et le pêcheur des ans en a pris bien assez
Pour abandonner là la grande combrière
En regardant le ciel bleu à l'accoutumée
On se dit qu'y arrive un de ces deux solstices
Après la floraison des amies myosotis
Je ne vivrai pas deux étés à les humer
Août est si loin quand juin son cadet est si proche
Un avion souvenir portait mes premiers pas
L'autre le fera dans les ne-m'oubliez-pas
Des dernières foulées dans les asters en troche
A la mémoire en fleurs je me rappellerai
Les brassées rassemblées de pensées dans un parc
Les roses fleuries sur les chasubles éparques
Les trains déchirant la Toscane oliveraie
mardi 6 mai 2014
Aux Nuits d'été
Et les nuits étendues s'étiolent au soleil
Et les journées rumbas dansent au crépuscule
A pas feutrés petits minutes minuscules
Elles ont éclairé nos pas de leur vermeil
Alors au soir couchant lorsque les volets claquent
Le jour profiteur se jette sur les oranges
Et dessine au ciel des stratosphères à frange
Et la ville amatie quitte sa robe laque
Et les toits zinzolins s'effacent puis s'allument
Et le seul souvenir maintient le ciel mauve
Après les enjambées des cents nuages fauves
Non là tout s'est éteint à la nuit à ses brumes
Toutes les lumières les bougies non les rêves
Se sont tues pourtant nous parlons dans la pénombre
Et disparaissent à l'est déjà les flancs d'ombre
Et nous disons comme les nuits d'été sont brèves
Et les journées rumbas dansent au crépuscule
A pas feutrés petits minutes minuscules
Elles ont éclairé nos pas de leur vermeil
Alors au soir couchant lorsque les volets claquent
Le jour profiteur se jette sur les oranges
Et dessine au ciel des stratosphères à frange
Et la ville amatie quitte sa robe laque
Et les toits zinzolins s'effacent puis s'allument
Et le seul souvenir maintient le ciel mauve
Après les enjambées des cents nuages fauves
Non là tout s'est éteint à la nuit à ses brumes
Toutes les lumières les bougies non les rêves
Se sont tues pourtant nous parlons dans la pénombre
Et disparaissent à l'est déjà les flancs d'ombre
Et nous disons comme les nuits d'été sont brèves
lundi 5 mai 2014
L'Homme bateleur
" Je voulais qu'on m'aime -
Mendiant exact aux fêtes de lumière
Usé de gris et de blasphèmes.
Il me reste de cette chair les arêtes
De tant d'élancements -"
Lorand Gaspar,
Connaissance de la lumière
Dans les bocks réchauffés aux faveurs de la lune
Et dans les verres cuits au zinc enluminé
Dans les âmes lasses nées du potron-minet
Et dans le ciel blondi par le soleil aux hunes
Tout se jette si bien aux souvenirs anciens
Les passions de nuits qui s'endorment matin
Les rêves que l'on boit les visages châtains
Mille couleurs torves les toi que l'on veut sien
J'ai du cœur à revendre amis en voulez-vous
Des cris idiots des mots assombris du demain
A l'heure du berger ses béliers en chemin
Je jette tout prenez tout ce qu'on vous avoue
Dans les brumes ravies jaillies au point du jour
Je revois maintenant là l'homme bateleur
Qu'on est lorsqu'on est sot dans les nuits sans couleur
Et pour me rendormir je referme l'ajour
samedi 3 mai 2014
Sursum corda !
à Francesco P.
A la merci ombrée des vents des malheureux
Tu t'étais exposé pissenlit au zéphyr
Est-elle un caillou quand tu la rêves saphir
T'ont-ils quitté tes yeux à l'iris amoureux
La rondeur âpre de tes joues fait des rigoles
Et ton cœur des sursauts à tes éclairs profonds
Autant d'âmes se lient que d'autres se défont
Dans le noir soûl comme aux rayons des auréoles
Pauvre homme pérégrin ne savais-tu donc pas
Que les routes serpents sont celles de l'attente
Maintenant l'âme bleue aux larmes clapotantes
Porte de ses torrents bruns chacun de tes pas
Me demandes-tu si elle valait tes pleurs ?
Dans un amour n'accourt qu'au plus tard la douleur
(Crédits photos : Herbert List, Campidoglio, 1949, Agence Magnum Photos)
vendredi 2 mai 2014
Pioggia
A ma patère j'ai une écharpe un chapeau
Des bribes éparses d'histoires de voyages
Un baluchon chargé de tous mes gribouillages
Puis pour les attirer des trous dans mon appeau
J'ai jeté sur mon lit mon paletot usé
Près de mon oreiller pour rêver dans le noir
Et sur mes draps qui sont à mon songe un manoir
Entre eux on voit l'enfer du pan une fusée
Mes pieds s'éreintaient à supporter mes yeux
Où dansait tout un bal de danseurs en façades
De ciels et d'églises aux grandes embrassades
Même lorsqu'en gouttes le ciel chantait joyeux
Et sous ces rigodons sur ces pavés cymbales
Entre les gouttes fils tendus et retombés
Je rêve de soupirs longs du Tibre plombé
Serait-il sot crois-tu d'y jouer à la balle
Des bribes éparses d'histoires de voyages
Un baluchon chargé de tous mes gribouillages
Puis pour les attirer des trous dans mon appeau
J'ai jeté sur mon lit mon paletot usé
Près de mon oreiller pour rêver dans le noir
Et sur mes draps qui sont à mon songe un manoir
Entre eux on voit l'enfer du pan une fusée
Mes pieds s'éreintaient à supporter mes yeux
Où dansait tout un bal de danseurs en façades
De ciels et d'églises aux grandes embrassades
Même lorsqu'en gouttes le ciel chantait joyeux
Et sous ces rigodons sur ces pavés cymbales
Entre les gouttes fils tendus et retombés
Je rêve de soupirs longs du Tibre plombé
Serait-il sot crois-tu d'y jouer à la balle
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