jeudi 15 mai 2014

Tant que subsistera le Soleil

L'amer et vigoureux océan de principe
A disputé hier à cent martins-pêcheurs
L'eau claire abandonnée à l'ombre du bêcheur
Mort avant de lécher la gourde ronde lippe

A chaque rebuffade à chaque assaut perdu
Chacun s'éteignait de battre l'air d'une goutte
Le sable s'en nourrit le désert en dégoûte
Sous le cagnard-enfer des vautours assidus

Les squelettes dodues se sont désintégrés
Au soleil d'équateur et son zénith affreux
Les cormorans ont le bec fendu des heureux
Les plumes secourues d'une teinte de grès

Sans avoir eu le temps - la clepsydre trouée -
De regarder du cœur les rayons du bourreau
L'eau leur avait manqué l'un recevait au trot
Les tatouages du ciel et sa peau s'en rouait

La chaleur dessinait d'un couteau gouache sable
Les orfèvres lézards leur or était fondu
Il sculptaient d'un tibia le visage perdu
D'oliveraies froides sous leurs cieux mal-aimables

(Crédits photo : Pierre Jakubowicz)

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