lundi 25 novembre 2013
Vieillard
Il a deux journaux sous le bras
Et la vieillesse en bandoulière
Qui l'enserre comme le lierre
Qu'on trouve aux maisons débarras
Il a le visage grêlé
Comme le temps ronge un plafond
Alors les poutres se défont
Et s'écroulent aux nuits gelées
Il a aussi à chaque oreille
Tant de plastique et tant de fer
Deux parasites sonofères
Y pendent en curieuses treilles
Il a les gestes maladroits
De cet enfant qui réapprend
A avoir le bras conquérant
A l'exercer en bel arroi
Il a son cœur qui bat trop fort
Et s'essouffle lorsqu'il se meut
Comme à vingt ans l'homme s'émeut
D'avoir l'amour en réconfort
Il a dit-on aussi le ciel
Qui dormirait souvent en rêve
Lorsque ses nuits même si brèves
Dorment au creux de l'essentiel
Il a les voyages amants
Qu'il passe debout dans le bus
Ignorant mon mauvais phébus
Portant la vieillesse en diamant
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